Silhouette d'une personne seule et pensive, se détachant d'un groupe de danse flou en arrière-plan.

La Biodanza est-elle dangereuse ? Les risques et dérives à connaître

La Biodanza, ou « danse de la vie », est une pratique de développement personnel qui séduit par sa promesse de reconnexion à soi et aux autres à travers le mouvement et la musique. Dans un monde en quête de sens et de lien, son approche centrée sur l’expression des émotions et le contact humain rencontre un succès grandissant. Pourtant, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre de potentiels dangers et dérives.

Alors, que faut-il en penser ? La Biodanza est-elle une pratique libératrice ou une potentielle source de mal-être, voire de manipulation ? Sans tomber dans la caricature ou la polémique, il est essentiel d’aborder ce sujet avec nuance, en analysant les critiques et en donnant des clés pour un discernement éclairé.

Les infos à retenir

  • 🧘‍♀️ Une pratique non réglementée : La Biodanza n’est pas une thérapie et le titre de « facilitateur » n’est pas un diplôme d’État. La qualité et l’éthique des cours dépendent donc entièrement de la formation et de la personnalité de l’animateur.
  • ⚠️ Le principal risque : la fragilité émotionnelle. En encourageant une libération émotionnelle intense sans cadre thérapeutique, la pratique peut déstabiliser des personnes psychologiquement fragiles si elles ne sont pas accompagnées correctement.
  • 👥 Attention aux dérives sectaires : Comme toute pratique de groupe centrée sur le bien-être et menée par un « guide », le risque de dérive sectaire (culte de la personnalité du facilitateur, rupture avec l’entourage…) existe et doit inciter à la vigilance.
  • Le bon sens comme garde-fou : Une pratique saine doit toujours respecter vos limites (« le non-contact » est un droit), favoriser votre autonomie de pensée et ne jamais vous couper de votre vie extérieure.

La Biodanza est-elle une thérapie ?

Non, et c’est le point central de toute la problématique. La Biodanza se définit elle-même comme un système de « développement humain » ou d' »éducation affective », mais pas comme une thérapie. Le facilitateur n’est pas un thérapeute, un psychologue ou un psychiatre. Il n’a pas été formé au diagnostic ou à l’accompagnement de troubles psychologiques. Or, la pratique, par son recours à la musique, au contact et à des exercices de régression (appelés « vivencias »), peut faire remonter des émotions très puissantes et des traumatismes enfouis. Le principal danger est là : une personne fragile, en dépression ou ayant un passé traumatique, peut se retrouver submergée par ces émotions sans avoir le cadre sécurisant d’un accompagnement thérapeutique pour les « digérer ».


Quels sont les signaux d’alerte d’une potentielle dérive ?

Si la grande majorité des facilitateurs sont des personnes bienveillantes et bien formées, certaines dérives peuvent exister. Il faut être particulièrement vigilant face à certains signaux. Méfiez-vous d’un facilitateur trop charismatique qui instaure un culte de sa personnalité et se présente comme le seul détenteur d’une vérité. Soyez attentif si le groupe tend à se refermer sur lui-même, à dénigrer le monde extérieur (« les gens ne peuvent pas comprendre ») et à vous inciter à couper les ponts avec les proches qui critiquent votre pratique. Un discours qui vous fait culpabiliser de vos résistances (« si tu te sens mal, c’est que tu ne lâches pas prise ») ou qui ne respecte pas votre droit absolu de refuser un contact ou un exercice est également un drapeau rouge majeur.

Pratique Saine et ÉthiqueSignaux d’Alerte et de Danger
Le facilitateur a un rôle d’animateur et reste à sa place.Le facilitateur devient un « gourou » qui a réponse à tout.
Le respect du « non » est total et inconditionnel.Pression du groupe pour participer, culpabilisation en cas de refus.
Favorise l’autonomie et le discernement personnel.Incite à la rupture avec l’entourage critique et le monde extérieur.
Transparence sur les tarifs et la formation du facilitateur.Discours flou, promesses de guérison irréalistes, incitation à des stages coûteux.

L’avis de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)

« Les activités de bien-être et de développement personnel constituent aujourd’hui le principal domaine d’investissement des mouvements sectaires. Les critères de vigilance sont constants : un discours pseudo-scientifique, des promesses de guérison miracle, une rupture induite avec l’environnement d’origine, des exigences financières exorbitantes et une sujétion psychologique du participant. Il est crucial, avant de s’engager dans une pratique non réglementée, de se renseigner sur la formation de l’intervenant et de conserver son esprit critique. »


Une pratique potentiellement bénéfique, qui exige un grand discernement

Il ne s’agit pas de diaboliser la Biodanza, qui est pour de nombreuses personnes une source d’épanouissement, de joie et de lien social. Le danger ne vient pas de la méthode elle-même, mais de l’utilisation qui peut en être faite par des animateurs mal formés ou mal intentionnés.

La clé est d’aborder cette pratique, comme toute démarche de développement personnel, avec un esprit critique et une écoute fine de ses propres ressentis. Gardez le contact avec le monde extérieur, parlez de votre expérience à des proches de confiance, et surtout, n’oubliez jamais que vous êtes le seul maître de votre bien-être et de vos décisions. Le véritable épanouissement ne se trouve jamais dans la dépendance à un groupe ou à un guide.


Foire Aux Questions (FAQ)

🤔 Comment choisir un cours de Biodanza sérieux ?

Renseignez-vous sur la formation du facilitateur. Demandez à quelle fédération il est affilié (il en existe plusieurs) et vérifiez que celle-ci a un code de déontologie clair. N’hésitez pas à faire une séance d’essai sans engagement pour « sentir » l’ambiance du groupe et la posture de l’animateur.

🤝 Le contact physique est-il obligatoire en Biodanza ?

Non. Dans une séance menée de manière éthique, le principe de base est le consentement et le respect de ses propres limites. Vous avez le droit absolu de refuser un contact, de ne pas faire un exercice ou de rester en observation sans jamais avoir à vous justifier. Si ce droit n’est pas respecté, fuyez.

🧠 La Biodanza est-elle recommandée si je suis une thérapie ?

C’est une question à aborder impérativement avec votre thérapeute (psychologue, psychiatre). Lui seul pourra évaluer si cette pratique est adaptée ou potentiellement déstabilisante dans le cadre de votre parcours thérapeutique. La communication entre les deux approches est essentielle.

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